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Les jeunes hommes de Tunisie désireux de trouver une vie meilleure en Europe ont trouvé le moyen de contourner des politiques d’immigration restrictives : épouser une "biche européenne" après une chasse réussie sur des réseaux sociaux comme Facebook.

Ces "mariages de résidence" permettent à un époux de résider légalement dans son nouveau pays.

"Les courtiers en immigration sont conscients de la nécessité urgente de nombreux jeunes du Maghreb d’obtenir des certificats de résidence permanente de manière à bénéficier de tous les avantages sociaux dont bénéficient les citoyens occidentaux. Ils se sont donc spécialisés dans la médiation entre époux, se transformant en espèce d’arrangeurs de mariage qui proposent des contrats d’immigration et de mariage et engrangent des profits importants", a expliqué Lotfi Belhabib.

"J’ai rencontré une Italienne sur Facebook", a expliqué Seifeddine Souilah, un étudiant de 20 ans. "Elle a 22 ans. Nous l’avons hébergée chez nous, elle a rencontré la famille. Nous nous entendons bien et avons décidé de nous marier après avoir rempli les papiers nécessaires à mon installation en Italie."

"Au vu de mes résultats scolaires décourageants et du taux de chômage en Tunisie, j’ai décidé de chercher un avenir meilleur ailleurs. Je n’ai pas trouvé de moyens plus facile que de chercher une femme européenne", ajoute-t-il.

Iskandar Souilam, un jeune homme qui a épousé une Allemande, a expliqué à Magharebia : "Bien que ma situation financière se soit améliorée depuis que j’ai déménagé, je regrette d’avoir immigré et épousé une étrangère pour obtenir un permis de séjour légal en Allemagne. Epouser une femme de culture différente, ni arabe ni musulmane, est un obstacle majeur pour la stabilité de ma famille."

Les pays européens sont de plus en plus conscients de la réalité de ces relations. Les autorités de l’immigration rejettent désormais de telles demandes de mariage et fixent de nombreuses conditions pour empêcher les immigrants de les utiliser comme un moyen d’obtenir un certificat de résidence permanente.

La nouvelle législation exige que les époux passent beaucoup de temps ensemble avant de se voir accorder le droit de résidence. De plus, les bureaux de l’immigration peuvent envoyer à tout moment des travailleurs sociaux au domicile, en particulier la nuit, pour s’assurer que les époux vivent bien sous le même toit.

"La loi française prévoit des sanctions pénales en cas de mariage de complaisance ou de mariage truqué", a expliqué Hélène Hammouda, attachée de presse à l’ambassade de France à Tunis. Elle a ajouté que la législation française impose une peine de cinq ans de prison et une amende de 15 000 euros à quiconque participe à de telles unions.

Récemment, les services fédéraux belges de l’immigration ont rejeté 7 771 demandes de mariage, dont 62 pour cent impliquaient des ressortissants marocains, sous le prétexte qu’ils tombaient dans la catégorie des "mariages blancs".

Hassan Qassar, médecin et travailleur social, a expliqué à Magharebia que ce ne sont que des contrats auxquels les gens ont recours pour en tirer de très importantes sommes d’argent et exploiter leurs victimes, qui travaillent dur pour amasser l’argent nécessaire pour immigrer mais ne reçoivent aucun visa en retour.

"Ce commerce est très demandé, et ces chiffres sont en augmentation, au vu notamment de l’aggravation du chômage en Tunisie", souligne-t-il. "Cela se fait en dépit de la controverse entourant les "mariages blancs" et, dans certains cas, cela tourne au cauchemar ou à un véritable chantage."

Ce chercheur met en garde contre les conséquences de ces faux mariages et leur effets sur la structure de la société et la cohésion familiale. Outre le fait qu’ils sont illégaux, ajoute Qassar, ils font du mariage un produit de commerce et un investissement plutôt qu’un engagement à long terme.

Houda Trabelsi (Magharebia)

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